Vendredi soir, ce beau moment de la fin de semaine...
Alors hier, c'était la rentrée des classes. Nous stressions depuis un certain bon bout de temps. Après avoir revêtu leurs uniformes, nos deux chéris ont courageusement traversé le marché pour arriver dans la cour de leur école...
... pour finalement se rendre compte que ce n'était pas vraiment le jour de la rentrée. Pourtant, c'était bien la date annoncée, mais comme nous l'a dit le professeur: "Vous comprenez, si on commence jeudi, on n'aura rien le temps de faire cette semaine, alors la vraie rentrée, ce sera lundi..."
On attendra donc pour les photos et le plongeon total en immersion pour les petits. C'était un bon petit bain pour prendre doucement la température. Nous en avons profité pour rencontrer la maitresse d'Albin, une jeune femme très gentille et les maitres de Noé en CPI, dont une maitresse en la personne de Soeur Marie-Laure!
Quant à nous, nous avons filé sur Porto Novo en fin de matinée pour rencontrer un pharmacien biologiste béninois, pour discuter les termes d'un partenariat pour les examens biologiques et la supervision d'un laboratoire d'analyses. Il nous a ouvert les yeux sur beaucoup de problématiques locales, sur les conséquences d'une aide humanitaire sanitaire qui déresponsabilise et désengage les gouvernements locaux, qui habitue les gens à des consultations non rémunératrices, rendant impossibles des financements autonomes pour une structure locale. Il fustigeait le prix de nos consultations qui selon lui "ne les aidait pas" car cela ne pouvait engendrer aucune richesse pour financer le projet. Il est vrai qu'actuellement l'hôpital est porté par des fonds québecois pour un an. Mais qu'en sera-t-il après? Comment former assez vite du personnel local avant notre retour? Comment financer des soins tout en restant vigilant à proposer des soins au plus grand nombre? Comment éduquer à anticiper des soins médicaux dans un budget? Nous ne sommes pas les premiers à nous poser ces questions... On en ressort un peu la tête en bouillie, en se rendant compte que certaines "bonnes intentions" vues de chez nous engendrent ici des catastrophes sanitaires...
Nous sommes bien petits.
Sinon, les enfants ont une nouvelle nounou, Claire, qui est sympa, qui dort avec Côme sur la natte sous la paillote à midi, qui l'endort sur son dos, qui initie les enfants au fon, et à la "pâte" (bouillie de niam, tubercule genre manioc avec sauce piment) On a du mal à faire manger Côme avec une cuiller et une fourchette...
Toujours pas d'accouchement eutocique ici cette semaine, mais une dame avec un hématome rétroplacentaire en choc, pas mal de palus, parfois graves (on commence à bien perfuser les bébés...) et une médecine à réapprendre, avec de la belle clinique, et toujours étroitement liée aux finances "Ok, je vais prendre les vitamines, mais pas l'antibiotique parce que ça coûte trop cher..."
On a un portable si vous voulez nous avoir de vive voix, et on peut même nous envoyer des colis sur une boite postale, ça arrive en 15 jours environ. (je crois que c'est la période des foires aux vins en France, veinards!). On vous donnera ça par mail...
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