dimanche 22 septembre 2013

Le cap des 7 jours…


 Il paraît qu’en amour, il y a le cap des 7 ans.
Nous, on a passé le cap des 7 jours au Bénin. Plus d’une semaine déjà, et nous trouvons que nous avons déjà bien changé. En même temps, les circonstances ne nous ont pas forcément laissé le choix. Nous recommençons à trouver un rythme en famille, nous appréhendons moins la rencontre avec les locaux et la sortie de chez nous.
Bref, nous nous adaptons. Pas au point de changer de couleur de peau comme le pensaient les enfants avant notre départ.

Nous avons bien pu commencer à voir l’étendue du travail que nous avons à faire ici. Et ce n’est pas une mince affaire. L’aile du  service de médecine de l’hôpital est encore en chantier. Nous travaillons donc dans le pavillon de maternité, qui est déjà très grand et plus avancé. Quelques consultations, et puis la pharmacie avec un inventaire dans lequel nous nous sommes lancés… L’activité va progressivement venir, mais pour le moment, il faut que la population découvre ces bâtiments, et ose venir dans ce bâtiment qu’ils considèrent parfois comme un « hôpital pour les fous ». (L’association Saint Camille qui finance et gère les lieux accueille également environ 2500 malades psychiatriques dans plusieurs centres au Bénin et en Côte d’Ivoire).
Du coup, pour officialiser le lancement, et faire une « journée portes ouvertes », Stéphanie la sage-femme avait organisé une journée de déparasitage (oxyurose-ascaridiase essentiellement). 250 personnes en une matinée de consultation à 3. Un bon départ !
Deuxième temps fort de la semaine, ce matin. Stéphanie vient toquer à notre porte dès potron-minet pour nous dire qu’une femme s’est présentée à 3h du matin, pour accoucher, et que le travail stagne. Du coup, fort de notre expérience exceptionnelle en maïeutique (…), nous partons au front. Une 5ème pare que nous encourageons de notre mieux. Malgré cela, le bébé ne veut pas avancer, coincé dans le détroit supérieur, présentation haute… Nous décidons à 9h30 de la référer à Porto Novo, hôpital à 15 km de chez nous. Pour lui éviter d’y aller en moto, nous prenons la voiture du centre qui après 100 m tombe en panne, coincé par ailleurs dans une ornière aggravée par la pluie de ces derniers jours, le véhicule étant à 45° d’inclinaison. On passe quelques détails croustillants avant le redémarrage du moteur (chercher l’essence en bouteilles, pousser la voiture après avoir arrêté les gens sur la route, creuser en dessous du pot d’échappement qui touchait…)
Une situation tellement inimaginable qu’elle pourrait en avoir un côté risible, s’il n’y avait sur la banquette arrière une femme dans ses langes, en plein travail depuis 6h qui commence à être un peu malmenée par les soubresauts de la route. Nous n’en menions pas large à l’arrivée à l’hôpital. L’histoire se termine bien car elle a bénéficié d’une césarienne, et a accouché d’un petit Grégory, qui, on l’espère aura un destin un peu moins tragique !
Bref, Dédé nous a donné une clé de lecture importante : « en Afrique, tu vis des émotions intenses sans interruption et tu peux passer du rire aux larmes dans une même journée. » Et c’est vraiment cela que nous commençons à vivre…

Nous pensons fort à vous, et commençons à regretter quelques spécialités culinaires de chez nous…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire