Par quel bout commencer ?
C’est un peu ce que nous nous demandons ce soir quand nous
écrivons ce post…
Et bien commençons par le début : Notre arrivée à
l’aéroport. Quand la porte s’ouvre sur ce hammam et qu’en une inspiration, on
se rend compte que rien ne sera comme avant. A 20h, il fait encore 29°, nuit
noire et taux d’humidité 80%, du genre qui rend la peau moite et collante aux
sièges du pick up qui est venu nous chercher. On vous passe les détails de la
livraison des bagages avec un tapis qui ne roule pas dans une salle bondée où
nous attend déjà un bouchon de chariots.
Nous avons dormi le premier soir sur Cotonou dans la maison
d’accueil des invités de la Saint Camille. Un lit pour les petits et un lit
pour nous. Et cette literie toujours aussi humide. Nous avons vite dû oublier
la notion même de lit parapluie, de turbulettes et autres objets de puériculture…
Nous avons décollé le lendemain matin direction Adjarra, à
environ une heure de route, au nord de Porto Novo. Et c’était un vrai spectacle
d’entendre les enfants : « regarde Noé, les motos comme il y en a
plein ! et là, ils sont à 5 dessus ! ils transportent même des
cochons ! Et là, la dame qui porte 100 kilos sur la tête, et le
camion ; ils sont plein dedans! Et ils vont se faire mal à la tête si ils
tombent sans casque !
Pendant que Côme émerveillé par tant de motos, s’exclamait
sans interruption « Vrrrrrrooom, Vrrrooom ! ».
A Adjarra, nous avons découvert notre chez nous pour ces
prochains mois. Nous vivons dans un pavillon avec 2 chambres, une salle
d’eau et une salle de séjour privative. Nous partageons la cuisine et la salle
à manger avec Stéphanie, sage-femme également volontaire DCC, Rosette, pas de
Lyon car béninoise, qui tient le rôle de directrice du personnel de l’hôpital,
et en journée, Clémentine, notre cuisinière, avec ses 2 enfants qui
l’accompagnent, et tous les autres bien sûr qui viennent soit acheter de la
glace (car nous sommes les seuls à avoir un réfrigérateur dans le village,
commerce florissant !), soit vendre des tongs, soit sarcler, soit aider à
l’entretien, amener de l’essence etc… et là, ça commence à faire…
De notre côté, c’est assez difficile de prendre nos marques
dans ce quotidien où il nous faut réapprendre beaucoup de gestes : Pas de
lait frais donc chocolat au lait concentré sucré, pas de desserts, douche au
pot d’eau froide, coupures d’électricité où nos lampes frontales sont
bienvenues ! (merci Hélène et Pascal), serrures à verrouiller avec
quarante clés au porte clés, tongs à chausser, déchausser, rechausser,
déchausser pour éviter d’amener cette terre rouge à l’intérieur, puis balayer
puis se rechausser car on a oublié quelque chose à l’intérieur, puis se
déchausser pour aller chercher les clés que l’autre a embarquées, puis
rebalayer, se rechausser, aller chausser Côme qui voudrait plutôt marcher pieds
nus, puis aller chercher les tongs d’Albin qui fait une colère et qui veut ses
sandales dans le placard fermé à clés. Ah, au fait, les clés…
Bref, tout paraît finalement plus compliqué dans une
simplicité et un dénuement omniprésents…
Et on n’a pas encore le logiciel adéquat pour interpréter toutes ces infos. Ca va
venir.
On vous reparlera très vite du projet qui est vaste, de
l’école où nous avons inscrit Noé et Albin, de notre 4*4, de la nourriture, et
de la connexion internet qui nous ramène à quelques dizaines d’années en
arrière, quand nous patientions 10 minutes avant de voir les lignes s’afficher
une à une. Il nous manque juste ces tonalités si typiques du modem bleu ou
blanc (celui qui avait 8 diodes qui clignotaient sur le devant…) Et d’ailleurs,
si on veut poster ce message, on va essayer de ne pas le faire trop long. A
très bientôt, et merci beaucoup pour vos messages qui vous rapprochent quand
nous sommes loin…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire