lundi 30 septembre 2013

Nous avons passé un super week end de ressourcement salvateur à Grand Popo, cité balnéaire béninoise, à une heure de la frontière du Togo. Nous sommes partis avec d'autres volontaires DCC présents dans le pays. Les deux infirmières à Abomey n'ont finalement pas pu nous rejoindre (Accès palustre oblige...).
Trois heures de route au départ de Cotonou, en passant par la route des pêches...

... ou plutôt piste des pêches, tant elle est totalement défoncée et malmenée par les pluies abondantes des derniers jours, que notre Land cruiser a encaissé sans broncher. (J'ai bien pensé à Vincent, à Lionel et aux frangins). J'avoue que je n'ai pas proposé de partager le volant, et contrairement en France, je n'ai pas non plus proposé à Marie de prendre le volant parce que je dormais...
En fait, je me suis bien amusé à conduire le 4x4, sûrement plus que les passagers arrière qui ont encaissé pas mal (sans broncher non plus).
Et nous sommes donc arrivés en fin de matinée samedi dans un petit lieu paradisiaque, ambiance paillotes au bord de la plage, cocotiers, cocktails de qualité;-) et hamacs.
Les repas également changeaient de l'ordinaire, avec des poissons grillés pêchés sur place, des desserts et du café....
Le panard quoi...
Il fallait voir Albin vautré dans le hamac, soupirer béat "C'est trop bin gan popo"

On s'est vraiment ressourcés, avec quelques coups de soleil au passage, et nous avons retrouvé l'océan qui nous manque tant. On s'est également autorisés une baignade en bord de plage, en restant vigilants aux shorebreaks dévastateurs. Pour info, si certains veulent créer un commerce de kitesurf, il y a sûrement de quoi faire. Un bon thermique stable, une eau bleue à 24°, et aucun concurrent pour le moment... De quoi faire regretter de ne pas avoir envoyé le matos.



L'après-midi, foot (ou plus exactement sand ball) avec les marmules locales (on a gagné 1-0). Le soir, concert de tam tams, percussions et chants locaux. J'oublie les dégustations de noix de coco fraiches pour les enfants, les siestes dans le hamac avec Joe Dassin et Bob Marley en musique de fond...

On a également participé au retour de la pêche, un beau moment avec les filets vidés sur la plage, et tout le village qui vient acheter les petits barracudas et autre poiscaille locale. On a également vu un bar de 20 kg (de quoi faire rougir Papou...)
Le retour à la réalité s'est vite fait (bouchons à Cotonou, route de nuit jusqu'à Porto Novo en zig zagant entre motos, piétons non éclairés, nuages de kérosène des camions, et pleins phares pour tout le monde bien sûr).
De quoi nous rendre heureux d'arriver dans ce que l'on commence à appeler notre "chez nous", et de repartir pour un tour.



Voilà 2 photos de Grand Popo, on va vous raconter cela très vite... La seconde est prise au travers les lunettes de soleil ;-) j'aime bien l'effet...

dimanche 29 septembre 2013

Se ressourcer…

Bonsoir à tous, un petit moment que nous n’avons pas partagé sur le blog. Il y a pourtant tellement de choses qui se sont passées cette semaine. Pas forcément de ces anecdotes croustillantes ou autres curiosités interculturelles qu’on met sur un blog agrémenté des photos ad hoc… Le voyage en ce moment va assez profondément à l’intérieur. De ce type de voyage qui fait se rendre compte de sa pauvreté, de son orgueil de partir, de l’immensité de la mission et de son incompétence, de son impuissance, de sa difficulté à s’ouvrir aux autres, à s’adapter… Ca décape. Et c’est une multitude de petits détails qui chaque jour nous travaillent et nous bousculent. (du genre les cafards dans la salle de bains, des centaines de fourmis qui s’invitent au repas du soir, l’absence de dessert, les diners à la lampe frontale pour des coupures de courant quasi quotidiennes ces derniers soirs, le linge qui ne sèche pas et cette humidité...) Et ce soir, nous inaugurons la cuisine au charbon pour sûrement quelque temps encore. (Ce n’est pas faute d’avoir voulu anticiper sur cette fichue bouteille de gaz qui devait bien rendre l’âme un jour ou l’autre…) Ce n’est rien, et pourtant, nous sommes frappés de voir comme ces riens nous affectent au quotidien.

Bon, évitons les discours larmoyants et les introspections funestes… Pour résumer cette semaine : Un inventaire de la pharmacie fini, et bien bouclé, une pharmacie proprette et bien rangée, un bon chantier avancé… Des consultations tout venant, parfois assez proches de motifs de chez nous. « Dr, J’ai mal au dos après avoir travaillé 15 heures par jour aux champs depuis 40 ans… », avec quand même beaucoup de palu, quelques goitres thyroïdiens type ballon de baudruche, des ictères, des maux perforants plantaires, des plaies cracra, et des échographies prénatales que nous réalisons avec plaisir, à défaut d’expertise…


Tout cela nous prend quand même beaucoup d’énergie, et nous nous rendons compte qu’il est difficile d’adopter le même rythme ici qu’en France. Et qu’il est nécessaire de se poser, de se reposer, de se ressourcer. C’était le thème de ce week-end et du prochain épisode de ce feuilleton haletant… Nous revenons ce soir même de GRAND POPO ! à suivre…

dimanche 22 septembre 2013

Le cap des 7 jours…


 Il paraît qu’en amour, il y a le cap des 7 ans.
Nous, on a passé le cap des 7 jours au Bénin. Plus d’une semaine déjà, et nous trouvons que nous avons déjà bien changé. En même temps, les circonstances ne nous ont pas forcément laissé le choix. Nous recommençons à trouver un rythme en famille, nous appréhendons moins la rencontre avec les locaux et la sortie de chez nous.
Bref, nous nous adaptons. Pas au point de changer de couleur de peau comme le pensaient les enfants avant notre départ.

Nous avons bien pu commencer à voir l’étendue du travail que nous avons à faire ici. Et ce n’est pas une mince affaire. L’aile du  service de médecine de l’hôpital est encore en chantier. Nous travaillons donc dans le pavillon de maternité, qui est déjà très grand et plus avancé. Quelques consultations, et puis la pharmacie avec un inventaire dans lequel nous nous sommes lancés… L’activité va progressivement venir, mais pour le moment, il faut que la population découvre ces bâtiments, et ose venir dans ce bâtiment qu’ils considèrent parfois comme un « hôpital pour les fous ». (L’association Saint Camille qui finance et gère les lieux accueille également environ 2500 malades psychiatriques dans plusieurs centres au Bénin et en Côte d’Ivoire).
Du coup, pour officialiser le lancement, et faire une « journée portes ouvertes », Stéphanie la sage-femme avait organisé une journée de déparasitage (oxyurose-ascaridiase essentiellement). 250 personnes en une matinée de consultation à 3. Un bon départ !
Deuxième temps fort de la semaine, ce matin. Stéphanie vient toquer à notre porte dès potron-minet pour nous dire qu’une femme s’est présentée à 3h du matin, pour accoucher, et que le travail stagne. Du coup, fort de notre expérience exceptionnelle en maïeutique (…), nous partons au front. Une 5ème pare que nous encourageons de notre mieux. Malgré cela, le bébé ne veut pas avancer, coincé dans le détroit supérieur, présentation haute… Nous décidons à 9h30 de la référer à Porto Novo, hôpital à 15 km de chez nous. Pour lui éviter d’y aller en moto, nous prenons la voiture du centre qui après 100 m tombe en panne, coincé par ailleurs dans une ornière aggravée par la pluie de ces derniers jours, le véhicule étant à 45° d’inclinaison. On passe quelques détails croustillants avant le redémarrage du moteur (chercher l’essence en bouteilles, pousser la voiture après avoir arrêté les gens sur la route, creuser en dessous du pot d’échappement qui touchait…)
Une situation tellement inimaginable qu’elle pourrait en avoir un côté risible, s’il n’y avait sur la banquette arrière une femme dans ses langes, en plein travail depuis 6h qui commence à être un peu malmenée par les soubresauts de la route. Nous n’en menions pas large à l’arrivée à l’hôpital. L’histoire se termine bien car elle a bénéficié d’une césarienne, et a accouché d’un petit Grégory, qui, on l’espère aura un destin un peu moins tragique !
Bref, Dédé nous a donné une clé de lecture importante : « en Afrique, tu vis des émotions intenses sans interruption et tu peux passer du rire aux larmes dans une même journée. » Et c’est vraiment cela que nous commençons à vivre…

Nous pensons fort à vous, et commençons à regretter quelques spécialités culinaires de chez nous…

Voici la pharmacie de l'hôpital. Un chantier également vertigineux...

photos suite...

Une photo de la campagne de déparasitage organisée vendredi dernier, occasion de faire découvrir à la population le nouvel hôpital et les médecins "yovos" (blancs...)
 Et un aperçu de la piste qui mène juste à l'hôpital (photo prise juste devant l'entrée)...


vendredi 20 septembre 2013

débuts...

Par quel bout commencer ?

C’est un peu ce que nous nous demandons ce soir quand nous écrivons ce post…
Et bien commençons par le début : Notre arrivée à l’aéroport. Quand la porte s’ouvre sur ce hammam et qu’en une inspiration, on se rend compte que rien ne sera comme avant. A 20h, il fait encore 29°, nuit noire et taux d’humidité 80%, du genre qui rend la peau moite et collante aux sièges du pick up qui est venu nous chercher. On vous passe les détails de la livraison des bagages avec un tapis qui ne roule pas dans une salle bondée où nous attend déjà un bouchon de chariots.
Nous avons dormi le premier soir sur Cotonou dans la maison d’accueil des invités de la Saint Camille. Un lit pour les petits et un lit pour nous. Et cette literie toujours aussi humide. Nous avons vite dû oublier la notion même de lit parapluie, de turbulettes et autres objets de puériculture…
Nous avons décollé le lendemain matin direction Adjarra, à environ une heure de route, au nord de Porto Novo. Et c’était un vrai spectacle d’entendre les enfants : « regarde Noé, les motos comme il y en a plein ! et là, ils sont à 5 dessus ! ils transportent même des cochons ! Et là, la dame qui porte 100 kilos sur la tête, et le camion ; ils sont plein dedans! Et ils vont se faire mal à la tête si ils tombent sans casque !
Pendant que Côme émerveillé par tant de motos, s’exclamait sans interruption « Vrrrrrrooom, Vrrrooom ! ».

A Adjarra, nous avons découvert notre chez nous pour ces prochains mois. Nous vivons dans un pavillon avec 2 chambres, une salle d’eau et une salle de séjour privative. Nous partageons la cuisine et la salle à manger avec Stéphanie, sage-femme également volontaire DCC, Rosette, pas de Lyon car béninoise, qui tient le rôle de directrice du personnel de l’hôpital, et en journée, Clémentine, notre cuisinière, avec ses 2 enfants qui l’accompagnent, et tous les autres bien sûr qui viennent soit acheter de la glace (car nous sommes les seuls à avoir un réfrigérateur dans le village, commerce florissant !), soit vendre des tongs, soit sarcler, soit aider à l’entretien, amener de l’essence etc… et là, ça commence à faire…

De notre côté, c’est assez difficile de prendre nos marques dans ce quotidien où il nous faut réapprendre beaucoup de gestes : Pas de lait frais donc chocolat au lait concentré sucré, pas de desserts, douche au pot d’eau froide, coupures d’électricité où nos lampes frontales sont bienvenues ! (merci Hélène et Pascal), serrures à verrouiller avec quarante clés au porte clés, tongs à chausser, déchausser, rechausser, déchausser pour éviter d’amener cette terre rouge à l’intérieur, puis balayer puis se rechausser car on a oublié quelque chose à l’intérieur, puis se déchausser pour aller chercher les clés que l’autre a embarquées, puis rebalayer, se rechausser, aller chausser Côme qui voudrait plutôt marcher pieds nus, puis aller chercher les tongs d’Albin qui fait une colère et qui veut ses sandales dans le placard fermé à clés. Ah, au fait, les clés…
Bref, tout paraît finalement plus compliqué dans une simplicité et un dénuement  omniprésents… Et on n’a pas encore le logiciel adéquat pour interpréter toutes ces infos. Ca va venir.

On vous reparlera très vite du projet qui est vaste, de l’école où nous avons inscrit Noé et Albin, de notre 4*4, de la nourriture, et de la connexion internet qui nous ramène à quelques dizaines d’années en arrière, quand nous patientions 10 minutes avant de voir les lignes s’afficher une à une. Il nous manque juste ces tonalités si typiques du modem bleu ou blanc (celui qui avait 8 diodes qui clignotaient sur le devant…) Et d’ailleurs, si on veut poster ce message, on va essayer de ne pas le faire trop long. A très bientôt, et merci beaucoup pour vos messages qui vous rapprochent quand nous sommes loin…




mardi 17 septembre 2013

... mais bonne arrivée


Bonsoir ! Ca marche ! Il faut croire… Si vous lisez ces quelques lignes… Nous les envoyons effectivement d’Adjarra, Bénin. Quant à la connexion Internet. Mmmh…  Une heure pour envoyer ce post. On est désolés, mais nous enverrons sûrement plus du texte plutôt que du « média » comme on dit…

Ce soir, on teste voir si l’envoi marche. Prochainement, on ira plus loin dans la description. Nous continuons d’atterrir et d’encaisser ;-)
Le choc culturel est grand. Nous sommes bien petits…
Nous sommes en tout cas bien arrivés « chez nous ». Toute la famille se porte bien.

On pense bien à vous tous, on arrive à lire nos mails qui vous rapprochent tous. on a une ligne de portable qu'on peut vous communiquer par mail...

See you très vite!

Nous 5


vendredi 13 septembre 2013

Faux départ...

En fait, parce que ce serait trop simple, nous ne sommes pas encore sur le sol africain... 
Pourtant, ça partait bien...


Nous avons été refoulés avant hier au guichet avec notre quintal de bagages et les enfants devant le guichet d'enregistrement. (une erreur indépendante de notre volonté dans la réservation de nos billets "humanitaires"...).

Vous imaginez un peu le moral de la famille et l'ambiance (ajoutez à cela la fringale des enfants a jeun à 14:00.)

On a donc placé nos bagages en consigne et nous avons été recueillis par nos amis Hoppe (hop hop) qui se sont organisés illico presto pour nous chercher à Roissy et nous accueillir 48 h chez eux.  Des amis pour les enfants, une soirée TV "Django" inoubliable, des bons petits plats.
Une escale par hasard dans le Vexin, dans la ville même de Marines où notrechère  Mémé Prian a travaillé des années!

Un accueil mémorable qui nous place sûrement déjà dans l'ambiance de ce périple africain avec son mot d'imprévus, d'épreuves et de joies...

Là, nous écrivons de la salle d'embarquement à CDG après toutes les formalités de billets, de douane etc..
 Départ dans une heure donc. Et là, à part un séisme ou une tempête de neige, je ne vois pas ce qui pourrait nous retenir... On part! Enfin!

mercredi 11 septembre 2013

Sur le quai...


Une belle photo en contre jour et des au revoir aux cousins et à papy... A l'aéroport de Nantes  atlantique.
Derniers instants sur notre sol natal.