samedi 30 novembre 2013

On est arrivés...

Petit florilège... On mettra quelques vidéos en ligne bientôt. Le retour au pays fait du bien... 


 

mardi 26 novembre 2013

Retour à la réalité

Nous allons être coupés de connexion jusqu’à notre départ.
Nous partons prendre 2 jours de repos près de Ouida, (sur la route vers le Togo), avant de décoller de Cotonou ce vendredi en début de nuit. Arrivée CDG samedi à 06h30. Puis train vers Rennes…

Ici, notre départ anticipé a bousculé la vie du centre dans le bon sens, et sont arrivés cette semaine 2 infirmiers, un médecin, une sage femme, tous béninois. Le choc est grand entre nos habitudes de prescriptions. Le partage est passionnant pour l’organisation ultérieure. Finalement, notre mission était de mettre en route le service de médecine et c’est chose faite ! Nous aurions encore tant à s’apprendre… Il y a tellement de choses à dire, tellement de sentiments partagés, tellement d’expériences plus ou moins heureuses, et tellement de découvertes. L’aventure quoi… Cette aventure prend fin, et nous avons eu le droit à des au revoir sincères, émouvants avec des discours, du protocole, des chants etc. Et aussi certaines personnes intéressées par ce qui pourrait alléger nos bagages de retour ;-)
Nous ne regrettons pas notre décision, qui a finalement porté du fruit.
Nous sommes plus sereins et libérés ces derniers jours pour mieux s’ouvrir aux autres et partager.

Nous rentrons au pays. Riches de tout ça. Tellement petits…
On va prendre soin de notre famille.


L’Aventure continue

C’est pas bénin…

lundi 18 novembre 2013

A l'école...


Mission impossible...

Nous avons décidé de rentrer un peu plus tôt au pays.
Les conditions ne permettent pas de continuer aujourd’hui cette mission en famille de manière sereine…

Les raisons sont vraiment nombreuses, variées, et nous font toucher du doigt la complexité de la démarche du volontariat, ainsi que de la rencontre interculturelle.

Et d’autres petites surprises…

QCM : (Une pensée pour Anne-Hermine qui potasse son concours de M1) 
A- Une nette carence en air iodé à l’origine de problèmes thyroïdiens 
B- Une attaque récente de hyène
C- Des serpents rôdeurs
D- La réponse D
E- Des sorts vodouns
F- Des enfants boutonneux
G- Une attaque de Boko Haram (alors qu’on était déguisés en prêtre ;-))
H- Une chaleur franchement accablante
I- …

Bah, il faut bien en rire, parce que les dernières semaines passées à discerner cette décision nous ont bien décapés.
On prend aujourd’hui un peu de recul et nous rendons même compte que ce choix commence à porter des fruits finalement bénéfiques sur le projet car les responsables ont été obligés de recruter et de commencer à penser à l’autosuffisance de l’hôpital, ce qui n’avait pas été réellement concret jusqu’ici…

En attendant notre retour, Noé continue l’école et a eu une journée « code de la route » au cours de laquelle il a appris quelques règles locales dont celle de « ne pas danser sur la route » ! Il aurait pu apprendre aussi « pas plus de six sur la moto », « priorité au plus gros et au plus polluant » ou encore « pas d’économie avec le klaxon »…
Albin qui n’a plus le droit d’aller en cours avec Noé, veille sur son petit frère avec qui ils s’imaginent au volant de la plus belle des motos (qui n’est autre qu’un tronc d’arbre au milieu de la cour).
Côme est heureux de goûter encore et encore aux bouillies béninoises, pour le plus grand bonheur des tatas qui l’entourent. Il commence à bien dire « bananes et ananas », et à imiter (aie aie aie) les crises de colère d’Albin…

Voilà les dernières nouvelles.
Le retour devrait se faire courant décembre.
A très bientôt donc.

Les projets continuent…

dimanche 10 novembre 2013

quotidien...

Bonsoir
Petit rituel du mot du dimanche soir... Le week end a été chaud! Grosses grosses chaleurs, avec du mal à se mouvoir, et à respirer à fond... Même la sieste est difficile pour tout le monde. Les brasseurs sont au max!
Pas de sortie exceptionnelle, nous sommes restés sur le centre médical pour assurer la garde, faire la lessive à la main (ce qui veut dire patauge pour les gars), et foot dominical à 7h pour Ambroise.

Surprise du week end: une échographie de triplés. 3 gars! On a sûrement dû prendre les mesures du fémur ou du crâne du frangin d'à côté à certains moments... Ninick peut bien se moquer de nous.

La mission comporte quelques zones d'ombre actuellement qui nous tracassent un peu et pourraient modifier l'avenir. A suivre...

jeudi 7 novembre 2013

Après la pluie, les fourmis volantes... Il pleut beaucoup en ce moment...

dimanche 3 novembre 2013

de la part de Noé

Salut les copains et les copines de l'école de France.

Merci pour votre message. J'étais super content.
Aujourd'hui, on était à la plage, j'ai vu des dauphins, et une éclipse
de soleil qu'on a regardée avec des lunettes spéciales. J'ai joué avec
un copain qui s'appelait aussi Pablo mais c'était pas le vrai Pablo!

Ici, il commence à faire très chaud, et on est toujours en sueur.
Tout le monde ici nous appelle les "yovos". ça veut dire "les
blancs". Moi je leur dis "Méoui, méoui", ça veut dire "noir".
A l'école, je suis le seul Yovo, ils parlent tous fon, mais dans la
classe, on parle en français. Au début, j'avais peur mais maintenant,
ça va. En fait, je suis en CP parce que la maitresse est la plus
gentille, et Albin vient avec moi le matin. Moi, je sais pas encore
bien lire comme eux, mais j'écris sur mon ardoise avec les craies.
J'aime pas aller au tableau parce que je sais pas encore bien écrire,
mais j'apprends.
Je commence à avoir un copain qui s'appelle Jordi.

Bisous.

Noé

Frida 2



Non, on déconne. En fait, on va laisser Frida tranquille (on l’a pas revue donc ça doit aller mieux), et on vous propose un post un peu plus léger.
C’était pas facile ces derniers jours, et nous rentrons à l’instant de Cotonou, où nous nous sommes bien ressourcés.
Tout d’abord, nous avons fêté vendredi l’anniversaire de notre Albin chéri qui était fier comme tout d’être au cœur de la fête. En son honneur, le jour était férié ! Au menu, lapin braisé (qui s’est révélé être plutôt du piment au lapin), et gâteau maison. Nous avons déployé des efforts d’imagination culinaire avec du levain de pain, du lait en poudre, un fond de margarine et du chocolat en poudre, pour faire un support pour trois bougies. Ce n’était pas si mauvais…





On a ensuite pris le taxi en début d’après midi, puis emprunté un autre 4x4 de l’association, (on commence à bien se repérer dans Cotonou, et Ambroise tâte du klaxon et du pare buffles avec les zems…) pour arriver dans l’appartement qu’une ancienne volontaire installée au Bénin nous a prêté pour le week-end. Luxe ultime, une TV avec Canal +… Les enfants ont gobé du disney channel, et nous avons regardé Masterchef le soir en mangeant des cacahuètes et du coca. No comment.

Samedi, nous avons partagé le déjeuner avec Inès et Charles-Henri, et leurs trois enfants, dont 2 jumeaux de l’âge de Noé, avec qui il a passé de supers bons moments. (Nous avons profité de leur écoute attentive et de leur compréhension en tant que VSI également avec Fidesco.)
Hier soir, nous avons été chaleureusement accueillis chez Mathieu et Bénédicte, une belle famille expatriée pour une mission de coopération militaire, avec une sympathique ribambelle de 5 filles et d’un garçon (de l’âge de Noé également). Ils sont originaires de Vannes et nous avons parlé du pays, ça faisait du bien…

Un whisky, du vin, une quiche, de la salade, des yaourts, des playmo et des jouets à gogo pour les enfants, un bel intérieur, un piano,  le rêve… On a été touchés par leur accueil, qui s’est renouvelé aujourd’hui aux « paillotes », un peu le lieu de rencontre des expat, ambiance alizés chauds, apéro entre amis, enfants sur la plage, body sur une très belle vague avec les dauphins…

Et pour couronner le tout, une magnifique éclipse de soleil.

Un beau week-end de ressourcement…
On accueille l’accueil…

Parés pour une nouvelle semaine.

On vous embrasse fort. Merci pour vos petits mots qui nous touchent beaucoup.

mercredi 23 octobre 2013

Frida

 Elle s’appelle Frida, et son frère jumeau Freud. Ils ont à eux deux 2 mois et font un peu plus de 2 kg.
Nous les avons rencontrés il y a 10 jours, ils descendaient emmaillotés de l’arrière de deux motos. Leur maman et une autre proche nous les ont tendus dans les bras. « Ils ne vont pas bien, et la petite ne veut plus manger depuis ce matin. »
Lorsque nous avons déballé les différentes épaisseurs de lange qui les entouraient, il a été dur de réprimer un ou deux P… tant nous avons été choqués de les découvrir dans les deux sens du terme.
Il y a des photos qu’on n’ose pas prendre si ce n’est pour sous tirer quelques larmes de pitié à de potentiels donateurs de fonds caritatifs occidentaux. Frida s’offrait devant nos yeux dans toute sa petitesse et sa fragilité. Un petit bout de chair et surtout d’os de moins d’un mois épuisé, dénutri, dont les traits réprimaient difficilement le squelette sous jacent. Un enfant moribond, qui faisait des pauses respiratoires  de 30 secondes, une bradycardie extrême, des bras de marionnettes… Ses yeux mi clos en soleil couchant annonçaient le crépuscule. Nous avons vite dit à la famille que c’était la fin, une question de minutes… On se sent bêtes dans ces moments là. Une impuissance, et une sorte de remords à ne pas pouvoir offrir plus qu’un accompagnement passif, pauvre, conforté par une décence à ne pas brasser du vent et se perdre en gestes inutiles dans des moments emprunts d’une certaine solennité.
La famille a compris, et la pièce s’est remplie d’une atmosphère « bizarre ». Un mélange de solennité justement, de gravité intense, de sérénité. Dans leurs larmes refrénées, les femmes ont égrené des prières et chanté. Toujours au chevet des jumeaux (surtout de Frida), nous nous sentions aspirés avec eux dans des lieux éloignés…
Nous lui avons mis goutte à goutte quelques millilitres de sucre sous la langue avec une petite seringue, à visée antalgique et puis pour avoir le sentiment de faire quelque chose. Aucune réaction initiale. Au bout de longues minutes, la langue a bougé, a aspiré les quelques gouttes qui n’avaient pas coulé hors de la bouche. Nous avons continué ce manège pendant deux heures environ. Puis l’atmosphère a changé, les portes qui s’étaient entrouvertes ont eu l’air de se refermer, le courant d’air bizarre qui avait envahi la salle a disparu, nos cœurs se sont ralentis, les frissons ont disparu, nous avons senti un peu d’impatience, de lassitude et le poids de la journée dans les jambes…
Nous avons expliqué les modalités de l’allaitement à la pauvre maman épuisée, pour remplumer le garçon, et si possible en garder au moins un des 2. Elle avait évidemment du lait (comme les mamans « qui n’ont pas de lait »). Vu que Frida sirotait une ou deux gouttes par ci par là dans la seringue, on a tenté d’y mettre ce précieux liquide. C'est alors que ses traits ont bougé, et elle a eu l’expression de visage d’un enfant qui pleure, sans un son… Le miracle de l’allaitement! (clin d’œil à nos mamans.)

Le temps a continué à filer, la nuit est tombée, la famille l’a veillée dans une chambre étuvée, nous nous sommes couchés, et plusieurs jours ont passé depuis. Elle a presque des joues, on ne voit plus les sutures crâniennes. Elle accompagne son frère dans l’ascension tranquille des courbes de croissance. Sa cuisse moins large qu’un pouce double toujours de volume quand on lui injecte la ceftriaxone et la gentamycine, mais elle s’est réveillée.
Frida pleure.

Elle n’a pas dû apprécier d’être refoulée aux portes…

lundi 21 octobre 2013

Bonsoir, comment ça va ? Et la famille ? Et le travail ? Et le pays ?

Après quelques épopées, nous avons réussi à retrouver Internet…
Alors Bonsoir ! (Ici, on se salue ainsi quelque soit le moment de la journée)
Comment ça va ?
Bon, nous ça va mieux, on commence à prendre nos marques, à vivre le quotidien béninois.
Ce week-end, nous avons fait une petite virée à Cotonou, chez Florence et Geoffroy, amis volontaires DCC qui habitent sur la route des pêches (au bord de la mer). Ils travaillent dans un orphelinat, et ils nous ont accueillis comme des pachas. Geoffroy avait trouvé du vin blanc et du vin rouge !!! Plongeons également à la piscine de l’hôtel voisin, bref, chacun y a trouvé son compte, les enfants étaient aux anges.
Cotonou est donc à 40 km de chez nous environ, et c’est tout ce qu’il y a de plus simple pour y arriver :
On commence par 10 minutes de 4x4 jusqu’à la sortie d’Adjarra. Après, vu qu’elle a une immatriculation provisoire, (et que le gouvernement vient de décider de ne plus renouveler aucune de ces immatriculations, et que faire une immatriculation permanente prend au moins « 1000 ans » dixit Rosette (pas de Lyon) et que nos copains policiers nous ont repérés…) nous devons trouver 2 zems, motos taxis, qui amènent la famille jusqu’à Ouando, la « gare routière ». Là, nous devons trouver un taxi brousse ou taxi collectif, genre J5 à 30 dedans où on voit les marques de joue sur les vitres...
Nous, on fait un peu nos snobs on avoue, on prend une voiture standard pour la famille.
Bon, après, s’il n’y a pas de panne, et si personne ne vomit à cause de l’odeur d’essence dans l’habitacle, on arrive 45 minutes plus tard au grand marché de Cotonou (Tokpa). Cette fois, on a eu de la chance, juste un « camion titan » qui s’est renversé en travers de la route avec toute sa marchandise de milliers de cartons (moins grave était le zem qui s’est vautré avec ses sacs de tomates ;-)).
Geoffroy et Flo nous ont rejoints pour effectuer les derniers kilomètres en camionnette, dont la dernière portion très belle sur le bord de mer, mais genre sentier côtier de Groix côte sauvage avec des amortisseurs rincés…

On a dormi samedi soir chez des sœurs catholiques qui faisaient accueil à côté de chez eux, et on a profité le lendemain de la messe dans leur chapelle au premier étage, vue sur mer, avec une petite brise matinale, qui faisait presque oublier le filet de sueur apparu depuis la sortie de la douche…

Voilà, encore une semaine de passée, et tant de choses à raconter… Des anecdotes, des émotions, des soucis, des aventures, et puis aussi beaucoup de nouveautés, de découvertes qui nous rappellent combien cette mission nous dépasse.

Il se fait tard, les enfants ont école demain. (Dire qu’il y en a qui sont en vacances). Faut aussi qu’on vous raconte quelques cas cliniques d’école pour nos amis médecins, genre cardiopathie congénitale avec une hépatosplénomégalie à l’ombilic…


Bises à tous !